Entretien radiophonique avec Dominique Angel

par Frédéric Arcos et Matthieu Montchamp | in situ

La recherche d’un hypothétique bonheur fonde la conscience artistique de nos sociétés. De la distraction à l’activité purement utilitaire, de la soumission au libre arbitre, du bon sauvage à la barbarie humanitaire, de l’art pour chacun au tout est art, de la figuration à l’abstraction, de Dieu pour tous à chacun pour soi, de l’homme à la femme, de l’individu à la société, de la vie à la mort, du temps passé au temps présent, je mets dans mon oeuvre autant de grandes causes que de petits plaisirs. Ils stabilisent mon ego et font pencher en ma faveur le fléau de la justice aveugle. Mon ambition artistique est de ne rien laisser au hasard. Mais je m’y prends souvent comme un manche : l’entreprise est aussi malaisée que de vouloir peindre un pet.