Claire Colin-Collin

Artiste

Entretien radiophonique avec Claire Colin-Collin

par Flavie Cournil et Nicolas Chatelain | in situ

Kersuzan, c’est un atelier provisoire, puisque je suis en résidence ici pour trois mois. Je m’y suis installée assez vite, en intervenant comme j’ai souvent besoin de le faire en arrivant quelque part, pour apprivoiser l’espace, me familiariser avec : j’ai repeint les poutres brunes du plafond en blanc, rebouché des trous aux murs, couvert le sol d’une grande bâche qui le protège de toutes les couleurs qui coulent des toiles. D’habitude, je peins à la lumière du jour, mais là ce n’est pas possible car les fenêtres sont trop étroites, donc j’ai passé un moment à ajuster mes yeux à la lumière des néons. Au début, c’était très déroutant, car je n’avais plus aucune sensation des couleurs. Puis mes yeux se sont habitués. Même si la lumière du jour reste inégalée.
Cette parenthèse, qui est terminée maintenant, était magnifique, car c’était une façon d’être en dehors de la vie « normale », en pouvant peindre sans coupure dans le temps, sans horaires : être accueillie là seulement et précisément pour faire ça, et ne faire que ça.