Ghislaine Vappereau

Artiste

Entretien radiophonique de Ghislaine Vappereau

par Annie Paule Thorel | in situ

J’ai accepté de vivre sans logement mais Je n’ai jamais pu me passer d’un atelier. L’atelier est le lieu qui me confirme mon existence. Dés la porte d’entrée franchie, au premier regard, je me sens sollicitée par l’atelier, c’est le lieu où je conçois les pièces où l’alchimie de la création se cristalise. Je suis installée depuis bientôt 30 ans dans le même espace et l’idée de partir me consterne. C’est une ancienne usine en rez-de-chaussée facile d’accès ce qui compte pour un sculpteur, et éclairée de fenêtres de toit. C’est un espace qui appelle au travail. Il n’y a rien de confortable, ni fauteuil, ni canapé, ni cuisine, pour garder l’esprit en éveil, pour rester en alerte, sur le qui-vive. Un atelier, c’est un organisme vivant qui doit pouvoir répondre rapidement au développement de la recherche et avoir en dépôt quantité d’outillage, de matériaux, papiers pour être réactif et s’adapter aux évolutions du projet. Il est encombré en fonction des périodes de travail et régulièrement je dois ranger, réorganiser, déplacer les œuvres. Mais je ne range jamais parfaitement, des éléments de travail sont laissés au milieu de l’espace pour qu’à chaque fois que je les évite, ils se rappellent à ma mémoire et poursuivent une réflexion intérieure.